Principes du commerce équitable (4) : un prix juste

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Chaque mois, nous mettons en avant un principe du commerce équitable en l'illustrant par une action concrète réalisée avec l'un de nos partenaires.

Ce mois-ci, nous mettons en lumière le quatrième principe du commerce équitable : le « Paiement d'un prix juste ».

Qu'est-ce qu'un prix juste ? 

C’est en réaction à des prix faibles et à des conditions de travail indignes que les producteurs puis les organisations de commerce équitable ont lancé le principe du commerce équitable.

Le commerce traditionnel impose en effet aux petits producteurs, notamment ceux des pays en développement, d’accepter de vendre leur production à un prix qui leur échappe totalement parce qu’il est déterminé sur des marchés mondiaux ou par des intermédiaires grossistes qui disposent d’un pouvoir de négociation élevé.

Très souvent cette situation aboutit à des prix de vente inférieurs aux coûts de production ou à des rémunérations trop faibles pour que les producteurs puissent en vivre décemment.

Le commerce équitable vise ainsi à rééquilibrer les gains de l’échange au profit des producteurs défavorisés avec l’assentiment des consommateurs, qui acceptent de payer un prix supérieur au prix de marché. 

Un prix juste doit permettre aux producteurs d’accroître leur revenu  et ainsi de vivre décemment de leur travail.

Ce principe repose sur trois piliers :

• 

  Prix équitable : fixé en concertation entre acheteur et vendeur, incluant un bénéfice juste pour chacun.
• Salaire équitable : négocié librement, au minimum égal au salaire de subsistance, pour une semaine de travail normale et prenant en compte l'égalité de rémunération entre les femmes et les hommes pour un même travail.
• Salaire vital : couvrant les besoins essentiels de la personne qui travaille et de sa famille pour mener une vie digne, c'est à dire,
  - se nourrir,
  - se loger,
  - se soigner,
  - se vêtir,
  - accéder à l'éducation et
  - avoir la possibilité d'épargner.

Comment est fixé ce prix ? 

Pour les produits achetés directement aux organisations de producteurs par notre partenaire Solidar'monde, le prix payé inclut :

• les coûts de production,
• la rémunération des producteurs,
• les salaires éventuels des employés,
• les frais de fonctionnement (comme le matériel, les locaux ou l’emballage),
• ainsi qu’une marge destinée à permettre à l’organisation de se développer.

Ce prix de base est complété par d'autres éléments pour aboutir à un coût de revient global.

On y ajoute : 

• la prime commerce équitable, généralement comprise entre 10% et 15%
• les frais de transport (maritime, terrestre, dédouanement, transitaire),
• les frais d'analyses,
• les frais de conditionnement, ainsi que
• les frais de stockage.

Sur la base du calcul du prix de revient, le service commercial détermine par la suite le prix de vente en ajoutant les frais de structure, les frais administratifs, les charges de personnel, les coûts logistiques liés à la vente, les frais bancaires, et applique ensuite un coefficient et une marge nette.

L'exemple d'ANAPQUI

Cette organisation paysanne, fondée par les communautés aymaras et quechuas de l'Altiplano bolivien, produit et transforme sur place du quinoa 100 % biologique. 

Le boom du quinoa a eu des conséquences à la fois positives pour les producteurs qui y ont trouvé une source de revenus et d'amélioration sensible de leurs conditions de vie, autrefois extrêmement précaire, mais aussi négatives avec des pratiques culturales qui se sont intensifiées et éloignées des pratiques agroécologiques traditionnelles.

Mais contrairement à d'autres structures, ANAPQUI s'est mobilisé très tôt pour mettre en œuvre des projets de réintroduction de pratiques durables de production.

Grâce à la prime du commerce équitable, la coopérative ANAPQUI a mis en place plusieurs projets majeurs, à la fois environnementaux et sociaux.

• Développement d'une culture agroécologique du quinoa :
  - irrigation goutte à goutte,
  - réinsertion des troupeaux de lamas (63 000 lamas et 20 000 moutons) pour fertiliser naturellement les sols, et
  - construction d’une usine de bio engrais à partir de déchets organiques.
  - haies vives pour lutter contre l’érosion,
  - rotation des cultures,

• Amélioration des conditions de vie des travailleurs
  - salaire supérieur au minimum légal,
  - treizième mois,
  - couverture sociale élargie 
  - financement de réservoirs d’eau pour alléger la charge de travail des femmes, notamment en facilitant l’accès à l’eau pour les animaux.

Regardez la vidéo qui suit et découvrez l'interview "Paroles de partenaire" de Freddy Osbaldo Chila Huarachi, le secrétaire général d'ANAPQUI. 

Sources : 

https://artisansdumonde.org/organisations-productrices/anapqui
https://mailchi.mp/solidarmonde/olne39xdbh-6156946?e=34c96e48a1
https://www.citeco.fr/le-commerce-equitable-label-juste-prix

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