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Bidons, sacs plastiques, papiers d’emballages… Dans les villes du Tiers-Monde, on voit de plus en plus s’accumuler des déchets dans les rues. Ces déchets ne sont pas toujours pris en charge sur place et gisent anarchiquement dans la nature, menaçant l’écosystème local. C’est pourquoi des coopératives se sont rassemblées afin de faire de ces déchets une ressource pour leur artisanat. Et c’est réussi !
Au Burkina Faso, plus de sacs plastiques dans les arbres
A Bobo-Dioulasso, au Burkina Faso, des femmes issues des secteurs pauvres se sont associées afin de créer le GAFREH, Groupe d’Action des Femmes pour la Relance Économique du Houet.
Le groupe est un centre de recyclage de sachets plastiques. Les femmes lavent, découpent, et tissent des sachets plastiques pour en faire des sacs très résistants et esthétiques. Cette activité leur permet de se procurer un revenu substantiel. 5000 femmes burkinabés travaillent ainsi dans le groupe !
Leur initiative aide aussi à lutter contre la pollution de leur ville. Comme dans la plupart des citées africaines, Bobo-Dioulasso est « décorée » de sachets plastiques qui s’accrochent aux arbres, s’infiltrent dans les sols, entravent le drainage des caniveaux, favorisant la stagnation des eaux et la propagation de maladies hydriques et du paludisme.
Au Vietnam, les bonbons ont la côte (leurs emballages aussi)
Au Vietnam, des artisans de la Fondation Mai Vietnamese Handicraft, située à Hô Chi Minh Ville, ont trouvé le moyen de recycler le surplus d’emballages de confiseries qui envahissent leurs poubelles. Ils proposent une gamme de récipients et boîtes entièrement confectionnés avec des emballages de bonbons Mentos. Le résultat final est très solide et original ! (voir ci-contre).
La plupart des personnes employées sont des femmes. Cette activité leur permet d’obtenir un salaire décent et de nourrir leur famille, tout en étant créatives quant à la protection de l’environnement et au recyclage des déchets.
En Haïti, l’Art bidon, c’est pas bidon !
L’art bidon est un art de la récupération, singulier à Haïti. Les pièces sont fabriquées à partir de gros bidons de fuel, non recyclés après avoir été dépossédés de leur contenu. Comme la peinture naïve, le travail du fer découpé est un art à part entière.
Les artistes s’appellent des Bosmétal ou Boss. Ils travaillent le « dwoum », autre nom pour désigner le bidon. La matière est ainsi découpée, passée au feu, travaillée à l’aide de rails de chemin de fer. Puis l’artiste effectue son dessin à la craie, procède à la découpe et remodèle si besoin au burin. La touche finale consiste à lisser l’œuvre au papier de verre, à la passer au noir de fumée et à la vernir.
Il faut parfois plusieurs jours pour réaliser une pièce. On parle souvent d’un travail de dentellière.