Du commerce oui, mais pas à tout prix !

C’est le thème de La Quinzaine du commerce équitable 2025 qui nous invite à changer de regard sur le prix. 

Initiée en 2001 par les membres de Commerce Équitable France, la Quinzaine du commerce équitable est le temps fort annuel de sensibilisation au commerce équitable auprès des citoyens, des décideurs économiques et politiques, des collectivités et des médias.

Durant quinze jours, entreprises, associations, collectivités territoriales et militants du commerce équitable organisent, des centaines d’actions partout en France : promotions, débats, conférences, animations, projections de films, jeux, dégustations.

On pense souvent qu’un prix bas est une bonne affaire, mais à quel coût ? 

Derrière des étiquettes attractives se cachent des réalités bien moins visibles : 

-    des producteur·rices sous-payé·es, 
-    des aliments issus de cultures intensives aux pesticides et aux engrais azotés
-    la déforestation 
-    le travail des enfants
-    une répartition inégale des profits.

Les produits à bas coût pour les consommateur·rice·s sont donc, trop souvent, générateurs d’inégalités et destructeurs pour la planète. 

Ils génèrent ce que l’on appelle, des coûts cachés qui sont ensuite reportés sur la société :  

Ce chiffre vertigineux inclut la dépollution des eaux, les aides aux agriculteur·rices ou encore les dépenses de santé publique liées aux pollutions dues au modèle agricole et alimentaire mondial. 

Chiffres issus du rapport “L’injuste prix de notre alimentation - Quels coûts pour la société et la planète ?” publié par le Secours Catholique en 2024, en collaboration avec la réseau Civam, Solidarité Paysans et la Fédération française des diabétiques.

Finalement, les prix pas chers, nous coûtent très cher !

Les questions à se poser avant d’acheter sont donc les suivantes : 

Que se cache-t-il derrière un produit à bas coût ? Comment et dans quelles conditions a-t-il été produit ? 

D’où la nécessité de repenser notre rapport au prix et de promouvoir un modèle plus équitable et plus transparent. 

Payer un prix juste, c’est investir dans une agriculture respectueuse des humains et de la planète, où chacun est gagnant.
 

Un prix juste pour les agriculteur.rices et pour la planète : en France aussi

La consommation dite responsable englobe différents modes de consommation qui ne s’opposent pas mais se complètent : commerce équitable, vrac, bio, circuits-courts, etc.

Mais restons vigilants :

• Local n’est pas toujours synonyme de "bon pour la planète" : les produits agricoles locaux issus de différents modes de productions et modèles économiques intensifs sont très polluants, plus que les produits issus du commerce équitable issus de modes de production très peu mécanisés, très économes en intrants et très diversifiés.

Des études comparatives ont même montré qu’un sucre de canne équitable du Paraguay avait un impact plus faible (en bilan carbone) qu’un sucre de betterave du Nord de la France et ce, malgré l’empreinte carbone du transport !

• Local ne veut pas dire automatiquement "relations commerciales équitables pour le producteur" : rien ne garantit un prix rémunérateur pour les producteur.trice.s, en l’absence d’un label de commerce équitable.

Quelles solutions pour consommer de façon responsable tout en maîtrisant son budget ! 

Cela nécessite de repenser sa consommation :

•    Apprendre à cuisiner des produits non transformés (les plats cuisinés coûtent chers) et de saison (moins chers).

•    Diminuer la viande et préférer des légumineuses (lentilles, soja, pois chiches etc.) pour l’apport en protéines.
•    Acheter bio et équitable en vrac. Le vrac est souvent moins cher au kilo car on ne paie pas l’emballage. Il permet de réduire ses déchets et d’éviter le gaspillage (je n’achète que ce dont j’ai besoin).

Bien sûr, la transformation des modes de consommation ne peut reposer sur les seules épaules des entreprises vertueuses et des consommateurs engagés. 

Commerce Equitable France, Artisans du Monde et bien d’autres organisations, travaillent à convaincre les décideurs publics de changer les règles du jeu. 

Ils militent pour des politiques publiques en faveur d’une alimentation durable et équitable accessible au plus grand nombre.

Ce qu'il faut retenir :

Un prix juste =

•    un revenu décent aux producteur-rices avec une rémunération qui couvre les coûts de production
•    des bénéfices pour la santé des producteur-rices comme pour celle des consommateur-rices
•    une protection de la biodiversité et lutte contre le changement climatique
•    une économie plus équitable pour toutes et tous.

Source : Kit de communication – Commerce équitable France © 2025.